Le Philanthrope M'Baye DIENE
L’histoire de ‘’Donner, c’est recevoir’’ a commencé par la pensée qui dicte que, dans la vie, tout ce que tu donnes, tu le reçois en contrepartie.
L’objectif de l’interview est de faire connaitre ce que beaucoup ignorent sur des personnalités qui se battent au quotidien pour donner un coup de pouce aux autres, améliorer les conditions de vie et de travail de leurs concitoyens. Elles sont des personnalités dévouées qui mettent toujours leurs capacités intellectuelles, leurs expériences et leurs ressources au profit des personnes vulnérables pour la construction d’un monde juste et radieux pour tous.
Par cette interview, nous vous donnons à lire le parcours, les faits, gestes et la vision d’un homme qui se classe dans le rang des personnes d’inspiration. Il s’agit notamment du philanthrope Monsieur M’Baye DIENE qui, à travers son association dénommée « Donner, c’est recevoir » apporte constamment son aide à sa communauté, particulièrement aux personnes vulnérables.
Pouvez-vous nous parlez de votre parcours scolaire et professionnel ?
Né à Bargny au Sénégal où j’ai passé mon enfance, je suis M’Baye DIENE de nationalité sénégalaise. Inscrit à l’école au Sénégal où j’ai effectué mes études primaires jusqu’au secondaire. Ainsi se limite mon cursus scolaire étant donné que je n’ai pas fait d’études supérieures.
Très tôt, j’ai été passionné par le travail ; c’est ainsi qu’après des années d’expériences dans les chantiers, j’ai finalement pris le lourd défi d’embrasser le domaine de l’entrepreneuriat. Ainsi, j’ai créé mon entreprise en 1998 étant sous-traitant des marchés en Bâtiments Travaux Publics (BTP). En plus, de cette casquette d’entrepreneur, je suis actuellement un acteur de développement dans ma commune. Il est à rappeler qu’avec la création de mon entreprise, j’ai effectué des voyages pour l’exécution des projets de chantiers. Ainsi, ai-je eu à gérer des marchés de chantiers dans la sous-région. J’ai travaillé de 1998 à 2009 à la Générale d’entreprises où j’avais à mon actif vingt-quatre à vingt-cinq chantiers que j’ai réalisés. Depuis 2010, j’ai commencé à travailler avec SENEGINDIA où j’ai réalisé plusieurs chantiers. Ensuite, je suis parti en Mauritanie en 2015 pour la construction du nouvel aéroport avec l’entreprise MCE. Après l’accomplissement de ce travail, je suis revenu au Sénégal pour poursuivre mes activités. J’ai travaillé encore avec SENEGINDIA et c’était de 2017 à 2019.
Après, je suis revenu au Mali où j’avais, au préalable, exécuté un chantier de 2005 à 2006 avec JICA LES JAPONAIS. En 2019, par la voie de SWAMI-AFRICA, j’ai réalisé une cimenterie au Mali et après, j’y suis resté pour continuer des chantiers avec SWAMI-AFRICA. Il faut aussi signaler que j’ai eu à réaliser des chantiers en Côte d’Ivoire. Durant ce parcours professionnel intense, je nourrissais déjà la passion ou l’idée de fonder une association humanitaire afin de participer au développement de mon pays. L’association a vu le jour et s’appelle « Donner, c’est recevoir ».
Pouvez-vous nous expliquer les raisons réelles de la création de l’association et nous raconter également l’histoire du choix du nom « Donner, c’est recevoir » ?
L’histoire de « Donner, c’est recevoir » a commencé par la pensée qui dicte que, dans la vie, tout ce que tu donnes, tu le reçois en contrepartie ; soit tes enfants en bénéficieront soit d’autres personnes qui sont membres de ta famille en bénéficieront. En tout cas, tes proches pourront profiter d’une aide qui t’es destinée. En donnant, tu gagnes en retour, lorsque tu te trouves également dans le besoin. Et moi, je dis que c’est le retour de l’ascenseur qui est là et que Dieu t’a récompensé pour tes investissements ou actions philanthropiques.
Il y a aussi une histoire beaucoup plus pertinente relative au choix du nom de l’association. J’ai vu sur l’internet une vidéo instructive qui parlait d’un fou qui était dans un coin où un richard, en passant chaque fois, lui donnait de l’argent et l’aidait. Un jour, le fou lui a offert un tableau sur lequel était mentionné la phrase « Si c’était toi ? ». Le richard a pris le cadeau sans rien comprendre et l’a amené chez lui pour l’accrocher dans sa chambre, au-dessus de son lit. A un moment donné, il est tombé malade et sa femme a comploté avec son propre médecin pour l’assassiner à travers des soins médicaux inappropriés. En réalité, sa femme voulait, avec la complicité du médecin mettre fin à sa vie pour ainsi vite hériter de ses biens. Au moment de passer à la forfaiture, le médecin vit le tableau offert par le fou au-dessus du lit et l’a immédiatement lu ; il fut directement marqué par la phrase « Et si c’était toi ? ». Il se mit à méditer et se dit : « Et si c’était moi à la place du malade dont ma femme souhaite ma mort juste pour mes biens ? ». Le médecin a finalement renoncé à l’offre de la femme et a tout expliqué au mari. Ce cadeau du fou, minime soit-il, a sauvé la vie du richard et cela vaut plus que les dons que celui-ci offrait au fou. Ce qu’il a donné au fou, il l’a reçu en retour d’où le choix du nom de l’association « Donner, c’est recevoir ».
Comment gérez-vous les fonds de l’association et assurez-vous que les ressources sont utilisées de manière efficace et transparente ?
Concernant les fonds de l’association, nous avons un compte bancaire au nom de l’association et qui est géré par le comptable en collaboration avec le trésorier. Donc, dès le début, j’ai personnellement donné un fonds de départ à l’association et à cela s’ajoutent les dons offerts par des personnes de bonne volonté. Tous les fonds sont versés au niveau de la banque. Et pour une question de transparence, il faut une double signature, ma signature et celle du trésorier, pour que les fonds sortent du compte bancaire. Après le comptable établit un chèque que je dois signer et il faut forcément l’accord du comité également. S’il y a un projet, nous statuons sur le cas et adoptons l’avis de la majorité. C’est la décision collective qui est appliquée en suivant les procédures de décaissement de l’argent pour la réalisation du projet.
Il y a un comité qui gère l’association, qui fait le tour de la ville, du pays. Il est généralement contacté pour constater les situations répondant aux besoins d’aides humanitaires comme les soins d’un patient démuni, la construction des infrastructures pour des personnes vulnérables, les victimes d’inondations et autres. Ainsi, une réunion est convoquée pour définir les axes d’intervention et quand la majorité est pour, nous adoptons le projet. Nous décaissons un fonds spécifique pour résoudre le problème. Tout fond décaissé est répertorié dans notre machine. Sur notre site web, se trouvent renseigner en détails les projets réalisés et leurs coûts, qui sont consultables. Par exemple, nous dirons, dans tel quartier, il y a eu des inondations et nous avons dépensé tel montant. Maintenant, libre à tout un chacun de nous rencontrer et vérifier les factures ou les pièces justificatives.
Comment les gens peuvent accorder des dons à l’association et comment jouez-vous la carte de transparence relativement à la gestion des fonds de projets avec les donateurs ?
S’il y a une personne qui souhaite contribuer dans l’association, elle peut nous écrire en visitant le site web donnercestrecevoir-senegal.org où se trouvent tous les détails relatifs aux contacts ou informations de l’association. Elle peut nous contacter pour exprimer qu’elle souhaiterait contribuer, par exemple, dans l’éducation et que sa part sera tel ou tel montant. Ainsi, nous allons l’édifier de nos projets sur l’éducation comme la construction des salles de classe, des latrines, les dons des tables bancs ou des équipements didactiques…
Enfin, après la réalisation du projet, le donateur recevra de notre part toutes les pièces justificatives comme photos, vidéos, supports de couverture médiatique, documents administratifs prouvant réellement la concrétisation du projet.
Quels sont les défis cruciaux de l’association et quelles sont vos stratégies pour les surmonter ?
Premièrement, les défis de l’association, c’est vraiment d’essayer de faire de sorte qu’il n’ait plus chez nous des enfants qui interrompent leurs études pour faute de moyens financiers. Deuxièmement, nous essayons de faire tout notre possible pour que les enfants qui étudient dans les écoles coraniques puissent bénéficier de très bonnes conditions de vie. Il s’agit de leur faire éviter la mendicité en leur offrant tout le nécessaire pour une vie radieuse spécialement concentrée sur les études. Troisièmement, nous essayons de faire le maximum possible avec les équipes avec lesquelles nous travaillons pour garantir le droit à l’éducation à ces enfants issus de familles vulnérables. Nous apportons notre contribution dans le cadre de la lutte contre le paludisme. A ce niveau, nous identifions les familles démunies pour des aides médicales.
Notre objectif est aussi d’améliorer notre cadre de vie comme l’aménagement des espaces publics qui pourront servir de lieux de distractions pour les jeunes, de détente et de bien-être pour les vieux. Nous prévoyons contribuer à la réhabilitation des rues pour la sécurité de nos communautés.
Quelles sont les initiatives de l’association qui vous ont beaucoup marqués ? Pouvez-vous partager quelques histoires ou réussites avec nous ?
Concernant les initiatives dont nous sommes vraiment fiers avec l’association, il y a la rénovation de l’école qui nous a vu vraiment grandir, qui a beaucoup participé à notre éducation. Donc, cette action a été une expérience qui a marqué une grande réussite. Et je ne l’oublierais jamais de ma vie. Les autres initiatives, je ne peux que citer certains parce que je ne veux pas raconter toutes les aides que nous avons apportées aux gens tout en nommant ces derniers. Pour moi, ce n’est plus de l’aide mais c’est se vanter, se valoriser sur la place publique. Le fait d’apporter nos soutiens à beaucoup de personnes et dans différentes situations comme les personnes qui n’avaient aucune possibilité de payer leur location et étaient sur le point d’être expulsées. Aussi, des personnes qui ne pouvaient se soigner et abattues ; nous les avons aidées et avec l’aide de Dieu, la situation a été décantée. Toutes ces histoires nous ont marqués mais nous nous disons que nous avons encore beaucoup à faire. Nous allons essayer de persévérer et d’avancer.
Voici une vidéo de quelques réalisation que nous avons eu a faire au sein de la communauté de Bargny